Le projet de loi de programmation relatif au « développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales », autrement dit l’Aide Française au Développement, était soumis cet après-midi au vote des députés.
Celui-ci a pour objectif de porter l’aide publique au développement de la France à 0,55% du revenu national brut en 2022, contre 0,44% aujourd’hui.
Enfin !
Enfin, car il faut rappeler que de 0,5 % du PIB en 2010, l’Aide Publique au Développement a régressé régulièrement à partir de 2013 jusqu’à 0,38 % du PIB en 2016 !
Il faut dire que le Ministre de l’Economie de l’époque, Emmanuel Macron, en faisait peu de cas.
Nous sommes encore très loin de de l’engagement international, pris par la France en 2005, de consacrer 0,7 % du PNB à l’Aide Publique au Développement dès 2015.
Comment comprendre qu’aujourd’hui le projet de loi indique seulement viser ultérieurement cet objectif de 0,7% en se gardant de donner un horizon temporel.
Quel manque de hauteur de vue ! Quelle incompréhension des enjeux qui y sont liés !
Car on ne quitte pas son pays et sa famille par plaisir ! On y est contraint par nécessité !
A l’heure où beaucoup évoquent les migrations économiques et climatiques, et où certains en jouent pour susciter de l’émotion, au-delà de l’exigence de solidarité que chacun d’entre nous peut manifester, le bon sens doit nous conduire à soutenir le développement et le transfert de compétences pour inverser cette tendance, en permettant à ceux qui, aujourd’hui, ne voient pas d’autres issues que de se risquer à s’expatrier, de trouver demain un développement harmonieux dans un environnement apaisé, là où ils sont nés.
Le continent africain va doubler sa population dans les 30 ans qui viennent, et les grandes puissances de la planète y augmentent leurs investissements pour accroître leur présence économique et stratégique.
La Grande Bretagne et l’Allemagne, pour ne citer que nos voisins, ont déjà atteint l’objectif des 0,7 %.
De nombreux pays africains, avec qui la France entretient des relations séculaires et des liens d’amitiés, qui pratiquent eux aussi la langue de Molière, appellent de leurs vœux notre soutien.
C’est donc une grande satisfaction que la totalité des votes exprimés cet après-midi à l’Assemblée Nationale aient été favorables à ce premier rattrapage, car l’Afrique a besoin de nous, et nous avons besoin de l’Afrique !
Il est temps que notre stratégie internationale soit plus porteuse d’ambitions et d’humanisme ! La France le mérite !