La santé est une des principales préoccupations pour la très grande majorité des Français.


Cela n’avait pas échappé à Agnès Buzyn, qui observait à l’occasion de ses vœux à la presse, en janvier dernier : « Nous avions repéré les causes de ce malaise de société et préparé les remèdes pour en sortir. Il faut croire que le malaise était trop grand, trop profond, et nos remèdes, sinon trop lents, à tout le moins trop tardifs. »

Un personnel à bout de souffle dans des hôpitaux en déficit d’exploitation chronique, et dont la dette augmente alors que l’investissement diminue, un désert médical qui s’étend à grande vitesse sur tout le territoire, des dépenses de santé particulièrement élevées, … il fallait un remède de cheval et on s’attendait donc à un « projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé » qui soit ambitieux.

Quelle déception ! Et quelle surdité aux aspirations des Français !

Quelle déception car, alors que le ministère y travaille depuis bientôt 2 ans, comment expliquer que le Gouvernement présente un texte aussi incomplet, où la moitié reste encore à rédiger, et demande à légiférer par ordonnances « pour aller vite » ? Comment expliquer qu’après 2 ans de préparation, les vraies mesures ne seront présentées que douze à dix-huit mois après le vote de la Loi sous prétexte de devoir mener les concertations … qu’on entame avec des idées floues … ?

Et pourtant, les sujets d'évolution sont pourtant particulièrement importants, comme la réforme des études et des parcours, la structuration de l'offre de soins sur le territoire, la transformation numérique, les mesures de simplification, …

Et pourtant, des sujets sont absents du projet de Loi, comme une vision stratégique de la prévention, un travail sur la revalorisation et l’attractivité des métiers, une réflexion sur la recherche, des propositions sur le statut des Centres Hospitaliers Universitaires …

Et pourtant, le « Grand Débat » a montré que les Français veulent plus de transparence et de participation sur les sujets qui les concernent aussi fortement.

Qu’a-t-on à cacher, qu’on veuille le soustraire au débat démocratique avec les parlementaires dont c’est pourtant la mission ?

Qu’a-t-on retenu des effets des décisions qui sont prises en catimini ou, au contraire, à la hussarde, sans écouter le peuple et ses représentants légitimes ?

Est-ce bien sérieux ? Est-ce bien efficace ? Est-ce bien responsable ? Est-ce sain de jouer ainsi avec le système de santé des Français ?

On ne peut que s’inquiéter de la méthode qui a été choisie ! Et de la surdité aux attentes des Français !

Michel Vialay,

votre député